vendredi 25 janvier 2008

Les Versets Sataniques (Salman Rushdie)

J'ai mis un effort considérable afin de BIEN lire ce livre. Pour ceux qui ne sont pas au courant, l'ayatollah Khomeiny a lancé une fatwa (en 1988 je crois) condamnant l'auteur des "Versets Sataniques" a mort. Ce qui encore plus intense, c'est que ce n'est pas resté lettre morte: il a été jugé assez important par le Hezbollah pour qu'il monte un attentat contre lui en Occident (attentat heureusement raté). La raison de ces actions pour le moins drastiques aurait été décelée dans les "Versets Sataniques" par Khomeiny, qui y aurait vu ni plus ni moins que le Diable en personne (noooonnn??)

Je me suis demandé ce que ce livre précis pouvait bien avoir de SI dangereux pour que non seulement on prenne la peine de le condamner a mort par contumace, mais pour qu'on tente réellement de donner suite a la condamnation! Au nombre de livres antireligieux, antimusulmans en particuliers qui surgissent de partout chaque jour, j'étais curieux de voir celui-la...

Il s'avère qu'ils n'auraient pas dû attirer l'attention dessus en faisant tout ce charivari autour de lui: parce que c'est un CHEF D'OEUVRE, et quiconque se laisse emporter jusqu'a la page 477 ne pourra plus jamais accorder sa foi entière et complète dans les Saintes Écritures, ni dans la Parole prononcée par un être humain. Et je ne plaisante pas: la Bible, le Coran, whatever le livre de Raël, fini, vous ne serez plus 100% sûr. Vous vous questionnerez sur les règles de vie qu'on vous impose. Bref, si Dieu a vraiment dicté mot pour mot les Écritures, Salman Rushdie est réellement le Diable, parce qu'il parvient en tissant une trame complexe mélangeant plusieurs histoires, dont certaines se passant des des mondes oniriques parallèles, a nous emmener exactement au doute, sans qu'on le voie venir, SANS QU'IL Y AIT DE WAY OUT. Page 477, les yeux de Khomeiny revirent de bord.

Les femmes 3 pieds derrière les hommes? Mahomet se l'est-il fait dire par un Ange celle-la? Ne pas manger de porc mmm?

Un aperçu de tout ce qu'il y a dans ce livre...
2 Hommes Tombent du ciel et survivent: l'un se transforme en ange, l,autre en démon
Une ville du désert, un prophète et des conflits religieux
Une femme habillée de papillons qui guident les habitants d'un village situé dans un arbre vers la Mer d'Arabie qu'elle veut séparer tel Moise pour emmener les villageois a la félicité (les villageois sceptiques voyagent dans un break Mercedes-Benz improbable)
-Des émeutes raciales
-Une Apocalypse dans un café
-Des maquereaux réduits en cendres par la Trompette du Jugement Dernier...a Londres (babylondres)
-Des terroristes amateurs
-Une intertextualité extrême entre les différentes histoires
-Des médicaments administrés a un Archange, diagnostiqué schizophrène
-Une guerre entre Soumis et Insoumis, entre la ville-Merveille de Jahilia et l'oasis de Yathrib
-Un poète traqué dans un bordel persan, marié a douze prostituées
-Quelques prophètes tyranniques
-Une histoire d'amour entre un acteur de cinéma hindou et une alpiniste ayant conquis l'Everest
-Deux contes indiens
-Une histoire déchirante père-fils intercontinentale
-Une mineure détournée par un avocat
-la femme du maître mange les entrailles de l'oncle d'un prophète, oncle ayant tué ses frères a la suite d'une nuit de sacrifices rituels a Al-Lat

C'est très loin d'être tout. Si vous avez le nerfs de suivre: c'est un grand livre.

Bon voila

11/10

samedi 19 janvier 2008

Misère humaine

Je couche ici Christine et Paul. Ils ont été oubliés quelque part et je crois que juste ce mémorial constitue a quelque part une forme d'avertissement. On est tous de plus en plus aveugles, tous égocentriquement centrés sur nous, notre avenir, nos projets, notre petite façon de voir (par exemple si cette phrase t'emmerde, peut-être devrais tu finir ce post, car non je ne fais la morale a personne mais il se passe des choses sous tes pieds et je crois pouvoir assumer que tu ne veux pas vivre dans ce monde non plus...alors c'est mon effort pour l'effacer.)

Christine je la vois ici et la depuis quelques mois avec ses grands yeux doux et toute sa bonne volonté. La première fois que je l'ai rencontrée, elle était sur la rue, vulnérable, vers 2h30 A un matin d'été. Pourquoi? Un gars qu'elle ne connaissait pas dormait chez elle (elle n'avait pu refuser) et faisait trop de bruit, donc elle était condamnée a être expulsée. Son objectif le plus cher? Obtenir la garde de sa fille de 13 ans. "Quand tu seras capable de ne pas te faire expulser de chez toi par une personne entrée a demi-de force, tu auras plus de chances." Je lui avais dit ça.
Christine a été violée a répétition. Elle souffre d'une sorte de mythomanie, on dirait qu'elle s,est implanté des souvenirs fabriqués qui ne font aucun sens et elle résiste aux démonstrattions les plus élémentaires (c'est impossible que tu aies éyé élevée avec ALANIS MORRISSETTE et Michèle-Barbara Pelletier (dont je connais très bien le père...qui n'a pas avec toi le même nom). Elle a bien sûr peur des médecins, mais je lui répéte souvent d,aller en voir un. Elle est malheureusement désinstitutionnalisée voyez?


Elle manifeste le désir de quitter Montréal pour Sorel ou elle a de la famille. Je l'y encourage vivement, car elle est carrément une proie pour n'importe qui sur la rue.

Quelquefois j'y pense, mais je ne la revois pas, alors je me dis qu'elle est a Sorel.

Mais je la croise un matin. Le pire scénario: elle est avec un gars, devant le Couche-Tard, a 8h AM, car il veut s'acheter de l'alcool, histoire de passer sa gueule de bois. Bon, ben, voila, je vous présente Paul. Lui-même aime mieux Ti-Paul.

Ce matin-lè, je lui demande pourquoi elle est pas a Sorel, regards évasifs, réponse évasive....elle me présente Paul. Il se "font du bien" selon elle...Bon j'aime pas ca mais je reste civilisé, et ne m'implique pas plus que je ne peux en la circonstance, je dis a paul de faire attention...je me souviens mes mots: "Tu bois a 8H Am mais le monde va être encore la en fin d'après-midi. faites attention"
Puis j'étais parti.

Hier Christine débarque au café. Paul l'a foutue a la porte, alors elle est dans la rue le 18 janvier...j,apprends de surcroît tout a fait banalement que Paul lui fout des baffes, lui crache dessus et a pawné sa télé pour boire. Tout a coup je réalise que ca a pas de bon sens cette fille la sur la rue sans rien, qui me dit : "ah il m'a craché dessus et un peu battue mais il a eu une vie difficile, pas méchant c'est mon ami Paul je veux l'aider blabla..."

Je lui demande si elle veut toujours partir. "Oui, Montréal ca me fait peur". Ok, je lui dit tu vas décoller comme un oiseau. Je fais jouer une corde alliée: un de mes amis fait le ménage d'un bloc et a les clés d,apparts meublés innocupés, la voila au chaud. Je me renseigne sur ou elle veut aller....un certain Daniel Richer (après vérification: 2 ans moins un jour pour voie de faits avec lésion sur la mère de Christine. "C'est pas grave ma mère lui avait donné un coup de couteau il est gentil Daniel..."
Bon je remets mes doutes a plus tard ca c'est son choix moi ce que je veux c'est qu'elle décrisse d'ici. Le matin on va chercher ses affaires chez "Ti-Paul". Je m'offre d'y aller car comme Ti-paul a eu ses 7 ans de prison, peut-être n'a-t-il pas envie de police. Christine ca la rassure. So, j'y vais.

On arrive...Paul me fait signe d'entrer se présente a nouveau...

et la, je suis entré dans le monde brisé de deux vies brisées sans espoir de réparation, des vies sans éducation, sans ambition, des vie mal recollée aux plaies purulentes....pour seul ameublement, 1 lit et 1 divan, une télé, sur le lit, un énorme toutou rose (complètement incongru, je vois Christine se coller dessus comme une enfant alors que Paul, saoul, regarde fixement l'écran de télévision). Paul lui donne ses choses dans un sac. paul est saoul, et complètement cassé. Quelle violence a-til subie? Aucune idée, mais il en est pas revenu.

Tout est brisé dans leur univers commun. C'en est a pleurer. paul rit de Christine pendant qu'elle ramasse ses choses, m,avoue candidement l'avoir battue pour une méprise concernant un téléphone cellulaire (a l'entrée il s'est excusé: "Ah Christine c'est pas toi qi avait prit mon téléphone finalement"). Il me dit de protéger mon cellulaire, me dit qu'elle est folle et tout.

Ah oui, paul peut pas payer février....back on the street dans son cas.

Ah un moment donné je crois que je vais me mettre a hurler et faire un caporal Lortie de moi...je texte naima pendant que Paul mme parle, saoul, rompu, douloureux.

Quand on part...banal...escalier d'un HLM dans Hochelaga...samedi matin...bof.

"J'ai besoin de rien Christine, pense pas que c'est toi qui va me trouver un logement, j'ai besoin de rien, de rien de rien! Et il rigole.

Ok, bye, dit Christine. On sort, paul is back to loneliness

Christine, je la mets dans un autobus pour whatever, je sais même pas si je l,envoie pas a un autre Moise Thériault...mais je peux rien faire de plus.


Personne est responsable.

Voila ce qui cloche, potes et potesses. On l'est tous. Désinstitutionnalisation? Égocentrisme? Who gives a flying fuck? Ben non c'est de la faute de personne, c'est a personne de les ramasser, vague adéquiste?

pffff permettez-moi de cracher la-dessus. Sans insulter personne. Je viens de me cracher dessus aussi see?

Tk, au moins, j'espère que cette histoire 100% vécue sonnera quelques cloches.

samedi 12 janvier 2008

Banal

En primeur cette semaine, rien ne va plus dans le café. En effet, une vague de normalité sans précédent déferle au coin Ontario/Saint-Denis. On se croirait presque sur Terre! En effet, une source de première main a constaté durant le shift de nuit que les choses qui se présentaient demandaient des choses qui étaient effectivement inscrites au menu, que les choses semblaient subitement avoir réalisé pourquoi un plat vide avec "merci" écrit en plusieurs langues traînait nonchalamment a côté de la caisse. Double primeur: ils ont aussi compris que quand je dis "merci" c'est 5% "le Presse Café vous remercie de votre patronage, noble sire" et 95% "Merci, 2$ que je vais flamber sur une fille demain!".
N'ayant pas peur des mots, j'irais jusqu'è dire que dans la nuit du 11 au 12 janvier 2007, vendredi, les choses étaient déstabilisantes, elles reconnaissaient mon existence propre. J'en avais le frisson.

Bien sûr la petite madame qui se lave les pieds avec du Coca-Cola m'a rapidement ramené è la réalité lorsqu'elle m'a demandé très sérieusement d'analyser son café, le visage barbouillé de....farine...Ben était introuvable.

Ah oui c'était encore la job, pas de doute

jeudi 10 janvier 2008

Sexe

Moites oraisons aux douleurs de la moisson
passion expulse raison, frénésie pâmoison
sur la rue circule
hors de la vue encule
dors ton cul adule
Mord mon nu adulte
Torchon cru baîllon
Marchons rue comme rut
Cliente appétissante arôme brut
de mes yeux défonce les cieux brutal frappe
entre ses jambes coule animal enjambe mon pieu
primal attrape
fente humidifiée verge gonflée
lente réalité émerge tronquée
cils battements fille rougissante
milles effleurements bille turgescente
langue bouche grognements bons lave suce bruite
tangue touche crogne magnon bave tout de suite
je t'aime
corsé ou velouté?