vendredi 20 juin 2008

L'Homme qui n'en était pas un (Part1)

Le réveil est éprouvant, difficile. Ses poumous aspirent l'air sporadiquement, comme si l'atmosphère usuellement oxygénée était tout à coupe constituée à 50% d'eau en cette journée de juillet collante qui voit dès 10h30 le mercure atteindre 35 degrés et Saint-Denis chauffer comme un mirage pour sans-abris. Tes poumons, eux, font leur travail mécaniquement, sans que tu t'en rende compte, alors que l'eau froide qui gicle dans ta douche (et en dehors, rien à faire) te fait momentanément oublier la canicule. Tu te sens comme une Molson qui flashe lors des 2 minutes de publicités à RDS car les sportifs de salons se doivent de boire dans leur divan, interjetés dans une remontée spectaculaire de leur équipe favorite, qui elle, est en forme et ne boit que les lendemains de coupe Stanley.
Au moins, les sportifs de salons ne sont pas addicts à la créatine, mais c'est une autre histoire...L'élite actuellement sportive est droguée jusqu'aux yeux pour donner une performance maximale pour entretenir le rêve de tous ces gens assis, accroupis, fixés, évaporés, qui attendent avec un plaisir aigu et un thrill certain, la suite: la saison prochaine, les Jeux Olympiques suivants, Virginie (dans un autre ordre d'idée). Tout ça sur écran cathodique allumé qui lance des rayons gammas hypnotisants sur une seule fréquence, anomaliquement, captive l'attention, englue le temps, le passe, le purge, comme une sentence.
Je suis d'accord, c'est beaucoup plus stupéfiant que dégoûtant comme prise de conscience, mais surtout ^ca a l'air étrangement inaliénable. Comme si ''le monde qu'on rêve en couleur de changer'' c'était juste ces millions de gens en sursis devant le gardien blafard à l'éclairage glauque et tremblotant, alors que c'est si...malléable. De toute façon, les hommes attendent l'étape suivante depuis toujours.

Mais...

Pardonnez moi cette digression et cet erratisme dans la réflexion. C'est qu'il vient de se produire quelque chose d'inédit dans ma - notre- dans la vie, et mon esprit surchauffe, pour ne pas dire se comporte autrement qu'en ordinateur, il craque.
En plus cette chaleur...ma chambre est tropicale, ma musique détraquée, mon volume enflé, mon cerveau liquéfié, mes synapses connectées sur l'angle ''Acide'' et une forme de lucidité incohérente me saisit -à la gorge...

''Hey câlisse! Baisse le câlisse de son!''

Es-tu d'humeur à te prendre la tête avec ce connard aujourd'hui? Non non. J'enfile les écouteurs. Senneisher notez bien. Ça y est, la bass rentre en trombe dans chaque oreille sur les chapeaux de roues et se fracasse en plein milieu de mon hypothalamus, dérape à côté des temps, enterre vivant le néant mort pourtant qui bat au rythme de ma respiration. Difficile à saisir?

Merde je suis fatigué de savoir qu'il respire si mal, qu'il est pris dans son corps comme un détenu carré dans une cellule ronde. Papa...
Une interférence...
neige...grésillements...
une seconde, puis Molson
le monde venait de prendre fin...
je crois

1 commentaire:

Arthur a dit...

Excellent cameo du chum de ta colloc!