samedi 15 mars 2008

Modern Day Cinderella (Part1)

Il était une fois, dans le lointain royaume nordique et moderne du Keuhbeque un homme moderne malchanceux qui, après avoir cru qu'il pouvait avoir beaucoup mieux que les premières femmes avec lesquels il vécut l'amour contractuel moderne, tenta de se contenter de matériel de seconde qualité. Malheureusement ce matériel se figura qu'il méritait mieux qu'un homme qui avait des manies dérangeantes telles qu'une propreté extrême et un horrible rire chevalin. En dernier recours, notre malheureux perdant au grand jeu de l'amour se ramassa la pire mégère du quartier Hochelaga, faiblement esquissée dans la populaire émission du royaume Kubeuhh...quoi?, 'Les Jambons'.

Elle était déjà à trente-sept ans une vieille folle d'une humeur massacrante qui avait été, modernement, se faire féconder In Vitro à deux reprises et avait engendré deux repoussants spécimens de sexe féminin. La philosophie du laissez-faire en vigueur dans ce rutilant royaume avait fait qu'elle les avait élevés selon ses principes sordides et ils n'avaient pour ainsi dire vu qu'elle jusqu'à leur entrée à l'école. Selon des écritures saintes du Keuhbèque, celles de Saint Fitzhug Dodson, qui pose un regard bienveillant et tout à fait génial sur l'Éducation de tous les petits Keuhbè,,,quoi?s, 'tout se joue avant six ans'... Les deux filles de la jeune vieille folles étaient donc des adolescentes dont le caractère acariâtre transcendait celui de toutes les mémés russes blasées du régime communiste, de toutes les vieilles à trente chats du monde lançant des appels au diable à la vue d'un guichet automatique, et j'en passe... Saint Dodson envoie un petit signal à l'aide de son auréole pour nous indiquer que sa théorie ce trouve vérifiée par ces phénomènes de foire. Mais bon les gens circulaient et semblaient relativement bien se porter malgré l'horreur à venir qui couvait dans la ruelle derrière la rue Aylwin....

L'homme moderne, prenant acte de la situation dès la première rencontre avec la marâtre dans une romantique taverne, calcula le coût d'une prostituée par mois et l'impact sur ses RÉER et sur son plan de retraite, car c'était un homme d'une vision sans failles et il avait fermement l'intention, une fois vieux et usé, d'aller faire le tour des Bahamas en bateau à voile. Il réalisa qu'au tarif actuel de l'agence d'escorte du coin, si il désirait avoir à la fois le voyage en bateau et des relations sexuelles relativement régulières, le mariage était la seule solution. Fort de cet amour exemplaire, la date des noces fût fixée au mardi suivant à l'hôtel de ville de l'arrondissement, dans l'hilarité générale, et l'homme moderne paya la tournée.
Il prit la peine de bien vérifier au réveil de sa belle qu'elle se souvenait des arrangements. Devant la confirmation, il se dépêcha de rentrer chez lui en se félicitant de son bon coup, qu'il alla annoncer sans tambours ni trompettes à sa propre fille, qui ignorait tout de ce projet et souriait en conséquence.

Il avait eu cet enfant avec une de ses premières fréquentations, qui était complètement atterrée de ne pas avoir réalisé qu'elle était enceinte avant qu'il soit trop tard pour pratiquer un avortement. Il faut dire à leur décharge qu'ils étaient aux études supérieures à l'époques, et consommaient par conséquent des quantités d'alcool et de drogues à faire rougir des générations entières d'Alcooliques Anonymes et d'émules de 'Peur et Dégoût à Las Vegas', passant le reste du temps à tenter tant bien que mal d'obtenir des notes valables, par exemple en courtisant les professeurs, afin d'obtenir une attestation (le Diplôme, c'est l'équivalent Keuhbè..quoi? du Saint-Graal) qui leur permettrait de remplir un rôle social important préparé par toutes ces fêtes et ces machinations pour réussir à maximiser une note en n'apprenant que le strict minimum. Ils pratiquaient aussi une politique de partage des gènes en multipliant les relations sexuelles sans lendemain, ce qui les rendait tous beaucoup plus heureux, et les multiples alertes aux condoms brisés endurcissaient leur caractère en les habituant au stress, et les couples brisés les rendaient familiers avec les notions de loyauté et d'adultère mieux qu'aurait pu le faire n'importe quel livre. De toute évidence le tissu social et la confiance des gens dans les autres et en eux-mêmes en sortaient grandement renforcés. Le monde Keuhbè...quoi? était vraiment conçu pour créer le bonheur. C'était un monde moderne! Après tout on était en 2008 et on voit bien que tout ça est très avancé.
Mais bon tout de même ça faisait beaucoup de chose à penser pour des étudiants universitaires hangovers, et parfois ils oubliaient une étape, telle que réaliser qu'ils avaient couché ensemble malgré un état de coma éthylique. C'était ce qui c'était produit dans le cas de notre couple dynamique de jeunes adultes, avec une blonde et mignonne conséquence.

Malgré ces événements qui auraient dû lui servir de leçon, la jeune femme continua à être étourdie et mourût malencontreusement d'un mal de tête en avalant toute la pharmacie au lieu d'une simple tylenol. Elle était très énervée car elle avait du mal à se faire à l'idée de passer sa vie avec un homme qui riait si mal que notre homme moderne aux projets tout à fait logiques par ailleurs et prévoyais le quitter pour un mystérieux blond croisé là ou les gens mystérieux se retrouvent invariablement: dans un bar ou ils étaient tous les deux habitués. Sa grossesse fît que ce fût sa meilleure amie qui découvrit le mystère du blond, car celui-ci la trouvait tout à coup beaucoup moins mystérieuse.
C'est dans un moment d'étourderie qu'elle commit sa bévue. La lettre d'adieu qu'elle laissa à sa fille fût mise sur le compte d'une mauvaise dose d'antidépresseurs, et l'idée de suicide ne fût que fortement suggérée, ce qui nous force à dire qu'officiellement il s'agit de 23 erreurs d'environs 100 gélules consécutives qui entraîna la mort de la jeune femme. Quelle étourdie! Elle aurait dû mieux gérer ses multiples prescriptions qui assuraient à la délicate chimie de son cerveau un équilibre aussi précaire que Kébeuhh...quoi?. Elle aurait été ainsi assez fonctionnelle pour trouver la bouteille d'aspirine, ce qui est d'ailleurs une capacité que la population s'attends à retrouver chez les Diplômés qui feront tout ça pour elle après leurs études. En plus sa meilleure amie laissa le blond qui définitivement aimait trop la bande dessinée et ne faisait pas assez de patin.
Le psychiatre du coin eût un instant peur d'avoir perdu une partie importante de son gagne-pain mais la femme morte fût plus que remplacée par son conjoint de fait souffrant de solitude, de stress et de questions existentielles et présentant par là toutes les pathologies nécessaires à de nombreuses prescriptions de médicaments indispensables au maintien de son intégrité mentale et spirituelle, ainsi qu'à des années de travail à un ami opportun du psychiatre, qui était psychologue. Ils firent donc véritablement la paire et s'affairèrent jour et nuit à assurer le bonheur moderne de l'homme qui avait une âme qui décidément ne comprenait pas qu'elle devait se la fermer.

La fille de l'homme moderne grandit ainsi dans un environnement doux, souriant et prompt à l'écoute. Chaque fois qu'on pleurait cela finissait dans le rire et chaque matin les All-Brans côtoyaient une bonne humeur générale que rien ne pouvait ébranler, sauf bien sûr l'étourderie familiale qui mélangeait parfois les gélules, voire les oubliait. Mais cela était très rare car le psychiatre veillait au grain, Dieu merci, et décela toutes les pathologies précoces chez la jeune fille, par exemple une tristesse occasionnelle et de dangereuses sautes d'humeur ainsi qu'une tendance aux accents schizophréniques à converser avec les chatons dès l'âge de 3 ans. Les prescriptions salvatrices suivirent et on prévint toutes les pathologies avant même qu'elles indiquent qu'elles allaient apparaître, ce qui valût maintes poignées de mains, conférences et félicitations, et même un Diplôme d'Honneur au vaillant psychiatre.
L'appartement de la rue Davidson dans la glorieuse capitale du Keuhbeuque, Mariouval, ou habitaient l'homme moderne et sa fille douce et calme devint bientôt un lieu obligé de visite de représentants de l'industrie pharmaceutique qui venaient directement lorsque le psychiatre était en vacance durant quelques mois.
La fille de l'homme moderne était donc si douce et gentille, compréhensive et d'une bonne humeur délirante que l'annonce de son père qu'ils allaient désormais habiter avec les trois jeunes vieillissimes marâtres acariâtres de la Rue Aylwin, bien qu'elle lui tira quelques larmes -rapidement effacées devant son dévouement au bonheur de son père qui serait automatique car il avait une femme, n'importe laquelle, pour partager sa vie -n'effaca pas son joli sourire. Alors qu'elle pleurait ainsi en souriant, son père se sentit empli d'une fierté devant son enfant si bien élevé et lui accorda le plaisir coupable d'une dose de Ritalin supplémentaire. ''Ce sera notre petit secret'', lui dit-il en souriant tel Aphex Twin, et ils furent si heureux pendant un instant que la réalité fût ébranlée et un peu plus l'Univers arrêtait d'exister. Mais heureusement il s'endormit bientôt, et elle retourna compulsivement faire le ménage de sa chambre, changeant comme chaque semaine le mobilier de place...

7 jours passèrent...

1 commentaire:

Arthur a dit...

Hé! Hé! Pas mal comme idée, un mix de ta job au café, d'une histoire d'enfant traditionelle et d'une bonne dose de critique sociale, ça nous fait toute une altération. C'est tout de même un peu cynique... Bon travail mon brave!