dimanche 2 septembre 2007

Rayon de Soleil (Part1)

Bon, je rentre à mon dernier shift de nuit au Presse Café. Je hais le shift de nuit. Il m'a balancé mon été aux orties, parce que des fois le jour, je dors, des fois pas, c'est jamais du bon sommeil, je peux plus aller à des soupers (trop tôt), des shows (trop tard), pis à 5h du matin à mes jours de congé tout le monde dors pis j'ai écris un vrai tas de merde concernant un pigeon hitlérien pendant ce temps là, j'ai vu mon compagnon de travail légèrement irritant plus que tous mes amis, pis j'ai pas vu le Soleil, je suis carrément passé à côté du bon temps quoi. Et tout çà pour gérer un gars de 43 ans qui se tape une drop sociale grave et un divorce et qui ne fait que me dire qu'il fantasme sur Fergie et sur les filles de 23 ans exactement. Entre deux réflexions sur le gars de 21 ans du shift de soir qui se pogne le cul selon lui. Ah oui, et quand je lui parle, il y a une procédure. Yvan, as-tu vu la clé des toilettes? (3 fois). Ensuite, ''Je suis un éléphant rose, je fais des backflips à poil, regarde, je me masturbe frénétiquement etc etc...À un moment donné son cerveau déclasse ma voix de la catégorie ''bruit de fond'' (oui Naima si tu lis çà marre toi donc). Il se tourne et me dis: ''en?'' Je répète alors ma question sur la clé d'un ton sensiblement gossé, et il me dis qu'il l'a pas vue. Anyway, je l'ai trouvée 9 fois sur dix pendant le processus. À chaque fois mes nerfs s'érodent un peu plus.

Il y a le junkie qui me demande carrément de lui donner 20$ de mes tips, passe son temps à aller aux toilettes fumer du crack pendant une demie-heure et qui après sort en étant littéralement terrifié par son propre T-Shirt (Il l'enlève alors et le jette par terre avant d'aller accoster une bonne femme de 50 ans avec la main dans son pantalon pour la prendre à témoin que quelque chose mange sa peau par en dedans. Ah oui des fois son linge bouge seul et se pointe sur lui comme un canon: il a alors très peur et est même donc conséquemment sorti tout nu des toilettes du café. J'ai fini par être tellement fed-up de ses craps que j'en ai perdu le contrôle et j'ai traversé dans la salle pour le pogner et le câlisser dehors, menace de lui péter la gueule avec un verre inclus. Comme on voit, j'adore le shift de nuit.

Il y a le gars qui m'a demandé des verres d'eau pendant 3 semaines et qui me piquait du tip à chaque fois pendant que je le faisait comme un naif natif de Québec et après il me parlait de plein de conneries comme si c'était mon ami jusqu'à ce qu'un gars qui le voyait aller me hinte et que je pète la note au point de péter un verre sur le comptoir. Le faisant ainsi disparaître, ainsi que mon image de jeune sain d'esprit aux yeux des 50 clients. La bonne humeur régnait, et le sentiment d'importance, d'utilité et de gratification qui venait avec la boss le matin qui me parlait sans arrêt du fait que l'autre avait pas sa calotte. Pis moi ben sorry mais je vais pas jouer la ''police des calottes''. Plus une histoire étrange de dépôt de 370$ disparu qui donna une atmosphère de camaraderie et de confiance insurpassable dans la place. C'était rendu que le boss se tapait des shifts de 8 heures entiers...sur les caméras de surveillance en faisant des zooms à chaque move suspect (celui qui a hérité du restaurant après sa mort rapide et subite était beaucoup plus raisonnable: il m'a fait venir dans son bureau pour me demander ce que je pensais que faisait Yvan légèrement en retrait de la caméra à 3h42 du matin je sais plus quel jour. Comme si je me souvenais de çà! Il semble...être immobile, Manni. Quelqu'un doit lui parler et il est sur le bord de décoder les mots, sa mémoire vive est toute occupée)

Bref, ma vie me plaisait!

Qui eût cru qu'à mon dernier shift...mon coeur se réchaufferait autant?


(À suivre....)


PS: Je suis très méchant avec Yvan dans ces deux textes, mais c'est mon irritation qui sort, et je voudrais faire la lumière sur lui. C'est un homme doux et gentil, malchanceux mais pas méchant pour une cenne et qui est loin d'être attardé quand même, qui est dans ma liste MSN parce que j'aime ben çà y jaser de temps en temps. Je l'aime beaucoup beaucoup plus depuis que je suis plus coincé derrière un comptoir avec. Mais je ne voulais pas retenir mes élans lyriques qui me divertissaient énormément.

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